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de retour en France, nous devons continuer à les soutenir, nous devons les aider à prouver qu'ils sont innocents
 
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 Témoignage de GisèleOBIKETEKI

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2 participants
AuteurMessage
babeth12




Messages : 19
Date d'inscription : 08/11/2007

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MessageSujet: Témoignage de GisèleOBIKETEKI   Témoignage de GisèleOBIKETEKI EmptyDim 16 Déc - 18:48

Je suis Pédiatre d’origine africaine exerçant en région parisienne. J’ai participé à la mission de l’Arche de Zoé comme bénévole. Je suis restée 15 jours au Tchad et j’ai travaillé avec ceux qui s’y trouvent retenus en ce moment.

La mission de l’Arche de Zoé était bien une mission humanitaire en vue du sauvetage d’enfants provenant du Darfour.

Nous étions une équipe de professionnels et d’un point de vue humanitaire nous nous sommes comportés comme tels.

Nous ne sommes pas des voleurs d’enfants, pas plus ceux qui, comme moi sont rentrés, que ceux qui sont encore sur place.

Nadia est une infirmière qui, ayant travaillé en pédiatrie, a l’habitude des enfants. Elle était en charge de l’intendance des enfants. Nous avions élaboré ensemble des menus équilibrés basés sur l’alimentation locale. Elle s’assurait du bien être de chacun, supervisait les nounous et était au petit soin avec chaque enfant. Elle a réussi à mettre en place un véritable programme d’animation avec des activités ludiques et pédagogiques variées.

Philippe est sans aucun doute un excellent médecin généraliste. D’une grande sensibilité, qualité rare y compris dans le personnel soignant, il sait rester à l’écoute de ces patients petits et grands. Toute sa cité de Castellane a montré le bien qu’elle en pense à juste titre. Après mon retour nous étions en contact direct pour la prise en charge des enfants.

Alain est un père de famille, dont la presse a fait le portrait, ses élèves d’origine étrangère pour la majorité ont écrit une chanson rap pour demander sa libération.

Dominique, que tous nous appelons Doudou, ne se raconte pas, il se vit. On parle souvent des médecins et des infirmières dans les missions humanitaires, et pas assez de ceux sans lesquels ces missions seraient quasiment impossibles. Ceux là qui s’attèlent à rendre même un désert facile, voire agréable à vivre, je veux parler des logisticiens. Dominique est l’un d’eux, c’est un véritable homme orchestre.

Emilie avait en charge comme tout le monde le sait maintenant, le choix des enfants orphelins. Je n’aurais pas aimé être à sa place, parce qu’elle a du refouler plusieurs enfants et pour qu’ils ne rentrent pas chez eux comme ils étaient venus, ils bénéficiaient d’une prise en charge simple qui consistait à avoir à manger, une tente pendant quelques jours avant le retour avec les parents. Elle a scrupuleusement pris des notes, et tous les enfants qui lui étaient présentés étaient supposés venir du Darfour, à moins de connaître à fond la géographie de la région (un tour de force en si peu de temps) elle n’a pas pu inventer les noms des différents villages d’origine.

Eric et elle ne sont pas les illuminés qu’on a essayé de dépeindre sans grand succès. Eric a réussi à monter une équipe dans laquelle les compétences étaient complémentaires et qui s’est montrée efficace sur le terrain, aussi bien sur le plan logistique que médical.

J’ai rejoint l’équipe en tant que Pédiatre et surtout Africaine, parce que j’estimais la cause juste et légitime surtout parce que je me sens concernée par les souffrances des enfants où qu’ils soient dans le monde. J’étais contente d’avoir participer à cette mission et étais prête pour y retourner parce que, étant l’une des rares représentantes de ma spécialité sur place, il me semblait possible d’y faire œuvre utile. De voir un enfant retrouver le sourire parce qu’il est soigné, parce qu’il est bichonné, c’est génial. Nous avons fait une évacuation sanitaire risquée d’un camp à l’autre, en plein désert, dans un coucou volant. Une enfant qui devait se faire opérer d’une péritonite aiguë et j’étais fière d’apprendre par la suite que nous l’avions sauvée.

On peut ne pas être d’accord avec la méthode, mais l’équipe de l ‘ADZ a essayé de faire quelque chose là où tout le monde se contente de gloser.

D’après R. Brauman, il y aurait moins de morts qu’il y a 4 ans, s’il y a encore une seule mort par jour, c’est une mort de trop, et je doute que le chiffre soit aussi dérisoire. D’autre part, je peux le rassurer tout de suite, on peut encore attendre 4 ans, il n’y aura plus personne à tuer comme cela tout le monde sera tranquille et pourra commercer sans souci avec le Soudan. Nous sommes quand même devant un gouvernement qui a institutionnalisé l’esclavage des populations Noires sans que cela ne choque plus grand monde.

Je mets au défi tous ces intellectuels qui rivalisent d’imagination pour trouver un surnom à l’ADZ depuis le début : qu’ils me prouvent qu’il fait bon vivre au Darfour à l’heure actuelle pour un enfant Noir. C’est à se demander qui de ceux qui pratiquent la sous information et ceux qui agissent méritent mieux les surnoms de Zozos, branquignols, guignols, et tous les noms en « gnol »

Quant aux intellectuels africains, de nationalité ou d’origine, qui saturent les sites de discussion, et ils savent parler et écrire le Français avec la grandiloquence habituelle, je voudrais leur dire ceci, et je pèse mes mots: Du fait de notre indifférence en tant qu’africain, nous sommes les véritables voleurs de l’enfance, de notre jeunesse.

D’accord nous nous occupons de nos propres enfants, parfois de ceux d’un cousin village qui a une dizaine d’enfants et ne peut pas subvenir à leurs besoins faute de moyens matériels. Les enfants qui traînent à longueur de journées dans les rues de nos grandes villes, qui leur prête attention ? Avez-vous seulement un jour pris dix minutes de votre vie pour leur demander pourquoi ils vendaient des babioles à l’heure où vos propres enfants sont à l’école ?

Ils sont à peu près 14 millions selon les estimations des agences de l’ONU à vivre dans les rues et les poubelles des pays africains, non en guerre pour la plupart. Que faisons-nous ?

Je peux lire sur des forums des messages qui hurlent au retour de l’esclavage, du colonialisme,

J’ai des scoops pour vous :

1°) Comme je le souligne plus haut, le Soudan pratique l’esclavage des Noirs et donc d’une partie des populations du Darfour ; c’est à dire que le Soudan nie l’Humanité de ces personnes. Il n’est pas nécessaire de faire des pèlerinages à l’Ile de Gorée alors que tout se déroule sous nos yeux, il n’y a qu’à faire un voyage au sud du Soudan. Où sont les vrais Négriers ?

2°) Depuis l’arrivée des grands navigateurs Portugais sur les côtes africaines au 15ème siècle, l’Afrique est en quelque sorte occupée ;

3°) Nos pays sont sans doute indépendants, avec une monnaie dont les fluctuations sont décidées par nous peut être ? Lorsque l’on y joue au PMU en pariant sur des courses de chevaux de l’hippodrome de Longchamp à Paris ?

Je conçois les frustrations de certains mais je ne crois pas que c’est en déversant des flots de haine sur 6 personnes qui ont mis entre parenthèses des semaines, voire des mois, de leurs vies parce qu’ils étaient sensibles à la cause des enfants du Darfour que tous les maux de l’Afrique moderne guériront d’un coup de baguette magique. Leur action nous met en face de notre responsabilité vis à vis de notre jeunesse et donc de notre avenir.

Depuis le début de cette affaire, le nom du Darfour est devenu comme tabou, la finalité de l’action était quand même de sortir des enfants d’un environnement délétère. La plupart des enfants ont été présentés comme venant du Darfour, et ce n’est pas l’Unicef, grand observateur qui pourrait me contredire. Son rôle qui est non négligeable consiste à soutenir en logistique les ONG qui s’occupent des enfants. Je parie que les enfants de l’ADZ étaient les premiers enfants locaux que le staff de l’Unicef approchait de près.

Personne actuellement ne semble se soucier du sort de ces 103 enfants, l’Espagne a proposé de s’occuper de leur éducation : saluons l’initiative.

L’ADZ leur avait fait entrevoir la possibilité de s’épanouir dans un climat moins hostile en leur offrant un minimum de ce que devrait avoir un enfant. Ils deviennent un enjeu financier et les grands protecteurs de l’enfance se taisent.

Les membres de l’ADZ, sont devenus des boucs émissaires d’une polémique qui n’a pas lieu d’être et qui est une insulte à toutes les victimes passées, présentes ou à venir au Darfour, et de tous les esclavages qui sévissent en Afrique.



Obiketeki Gisèle
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ninice




Messages : 3
Date d'inscription : 16/12/2007

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MessageSujet: Re: Témoignage de GisèleOBIKETEKI   Témoignage de GisèleOBIKETEKI EmptyDim 16 Déc - 19:22

[b][i] Bonjour et merci pour ces témoignages qui confortent ce que je pense depuis le début. J'ai toujours soutenu cette action car je sais ce ke c'est de s'investir pour les populations qui souffrent. ADZ s'est investie, a fait du bon travail là-bas, mais il fallait que le pire l'emporte sur le positif.... Et les média ADORENT ça, et voila où ils en sont.
Votre témoignage est saisissant, c'est très domage que des gens comme vous n'apparaissent jamais aux débats du 20h, l'information y prendrait enfin toute sa signification....
Merci et soyez sure de mon soutien jusqu'au bout.
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