Communiqué de Presse du 26/12/2007 (à télécharger)
Communiqué de presse du 26 décembre 2007
Procès de l'Arche de Zoé
Collectif des familles pour les orphelins du Darfour.(COFOD)
Nous apprenons à l'instant le verdict du procès des membres de l'Arche de Zoé au Tchad : les six membres sont condamnés à huit ans de travaux forcés par la justice tchadienne.
Nous sommes indignés par le fait que ces humanitaires soient condamnés aussi lourdement par la justice tchadienne. Nous demeurons convaincus que l'Arche de Zoé n'a jamais voulu enlever des enfants à leur famille.
Le procès des membres de l'Arche de Zoé s'achève après seulement quatre jours d'audience. L'instruction, elle même, avait été très courte et fut menée à charge. Les preuves à décharge n'ont pas été prises en compte lors de l'instruction ni pendant le procès. Pour le COFOD, il n'est pas possible, dans ces conditions, de parler de procès équitable. Comme nous l'avons dit à plusieurs reprises depuis leur arrestation, ce n'est qu'à leur retour en France et lorsqu'ils auront retrouvé leur liberté de parole et d'action, que nous pourrons prendre connaissance de tous les détails de l'opération.
L'instruction en France et les demandes de mise en examen
Nous rappelons que la seule instruction ouverte en France porte sur une "entremise illégale à l'adoption". Notre projet était un projet d'accueil d'enfants orphelins en péril de mort s'ils restaient au Darfour. Plusieurs dizaines de personnes du Collectif des familles ont demandé par écrit à être mises en examen dans le cadre de cette instruction pour être entendues comme témoins d'une action humanitaire légitime et pour avoir accès au dossier.
Nous tenons à répéter que nos dons à l'Arche de Zoé ont été utilisés pour financer leur prise en charge et leur évacuation. Il n'a jamais été question pour nous de contourner la loi pour adopter "à moindre frais" des enfants d'Afrique.
Le projet de l'Arche de Zoé et du COFOD
Le COFOD souhaite que le conflit au Darfour ne tombe pas dans les oubliettes...
Aujourd'hui, les conditions de vie des populations civiles du Darfour sont toujours aussi précaires (2 millions de déplacés, plus de 300 000 morts), un enfant meurt toutes les cinq minutes des conséquences de la guerre qui dure depuis plus de quatre ans. Nous attendons encore que la communauté internationale se mobilise réellement pour créer les conditions nécessaires à l'établissement d'une paix durable au Darfour.
Le COFOD réaffirme sa volonté de venir en aide aux enfants orphelins du Darfour. En s'appuyant sur la Convention de Genève de 1951, l’opération Darfour organisée par l’Arche de Zoé qui consistait à sauver des enfants orphelins de la guerre, demeure une opération humanitaire légitime.
Madame Louise Arbour, haut-commissaire des droits de l’Homme de l’ONU soulignait le 17 septembre dernier que : « Les violations des droits de l’homme se poursuivent de la même manière et pratiquement à la même échelle …Les civils qui se sont réfugiés dans des camps restent la cible d’exaction, notamment les femmes victimes d’agressions sexuelles » . Le rapport des droits de l’Homme au Darfour du 11 décembre dernier souligne d’ailleurs qu’il y a peu d’amélioration depuis 6 mois contrairement à ce qui est actuellement clamé dans les médias.
http://www.humanrights-geneva.info/spip.php?article2544
http://hrw.org/french/docs/2006/03/10/darfur13051_txt.htm
http://hrw.org/photos/2007/sudan0907/index_fr.htm
Nous regrettons fortement que les médias parlent si peu aujourd'hui de la détresse des enfants orphelins du Darfour.
Nous attendons le retour en France des six membres de l'Arche de Zoé et de leurs avocats pour qu'enfin la vérité sur cette opération soit dite : nous leur renouvelons notre soutien et notre confiance. Le COFOD souhaite que les six membres soient enfin lavés de toutes les accusations et retrouvent ainsi leur dignité.
Contacts presse :
Sophie Drilhon : 06 21 32 49 48
Catherine Grandazzi : 06 10 56 72 13