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Arche de Zoé : Déby va recevoir les demandes de grâce ce vendredi
Les demandes de grâce des six membres de l'Arche de Zoé, qui purgent en France une condamnation prononcée à N'Djamena, seront transmises ce vendredi au président tchadien Idriss Déby, a déclaré vendredi matin la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade. Invité d'Europe 1, Idriss Déby a affirmé jeudi matin qu'il était prêt à accorder rapidement la grâce si Paris lui en faisait la demande.
La possible grâce accordée aux membres de l'Arche de Zoé, qui purgent en France une condamnation prononcée au Tchad, se précise. Vendredi matin, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, a déclaré que les demandes de grâce seraient transmises ce vendredi au président tchadien Idriss Déby.
C'est Idriss Déby qui, le premier, a remis sur la table la question du sort réservé aux 6 Français condamnés dans l'affaire de l'Arche de Zoé mercredi. Le président tchadien s'est dit prêt à accorder sa grâce aux Français si Paris lui en faisait la demande. "On peut leur pardonner, car le pire a été évité. Les enfants sont toujours au Tchad. Qu'est ce que ça m'apporterait qu'il y ait six français en prison", a encore affirmé Idriss Déby jeudi matin sur Europe 1. "A partir du moment où la Constitution tchadienne me donne le droit d'élargir qui que ce soit, tchadien ou étranger (...), ce n'est pas impossible, si la France le demande bien sûr, que j'examine cette question", avait expliqué le président tchadien.
"C'est un signe très encourageant", s'est immédiatement félicité Me Olivier Desandre-Navarre, avocat du logisticien Dominique Aubry. Mais les avocats des 6 Français ont immédiatement précisé qu'une demande de grâce avait déjà été formulée il y a une semaine et envoyée au Tchad. Pour plus de sécurité, les conseils ont déposé directement à l'Elysée une requête pour leurs clients. La présidence française transmettra "immédiatement" aux autorités tchadiennes une demande de grâce des six membres de l'Arche de Zoé, condamnés au Tchad et détenus en France, s'ils en font la demande, avait indiqué de son côté le porte-parole de la présidence David Martinon. "Le droit de grâce ne s'exerce que si on le demande, mais ce n'est pas aux Etats de le demander", avait-il estimé.
Ce nouveau développement, dans une affaire qui a empoisonné les relations entre la France et le Tchad pendant plusieurs mois, intervient alors même que le Tchad traverse une période particulièrement tendue. Après près d'une semaine d'opposition armée avec des colonne de rebelles, Idriss Déby a affirmé mercredi à N'Djamena que ses forces avaient le "contrôle total" de la capitale et du pays et qu'elles poursuivaient les rebelles en fuite. Une proclamation de victoire du chef d'Etat dénoncée par les rebelles qui affirment s'être repliés pour préparer une nouvelle offensive. Le Quai d'Orsay a assuré que cette perspective de grâce n'avait "aucun lien" avec le soutien que a apporté par la France au président Déby face à l'offensive de la rébellion. Nicolas Sarkozy envisagerait de se rendre au Tchad à la fin du mois de février.
Après leur condamnation au Tchad pour la tentative d'enlèvement de 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour, les six Français ont été transférés en France pour y purger leur peine de huit ans de travaux forcés, transformée en huit ans de prison. Dans ce dossier, seul le président tchadien a le droit de grâce.