En voici ...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/02/14/le-president-de-l-arche-de-zoe-a-ete-mis-en-examen-pour-escroquerie_1011311_3224.html
Le président de L'Arche de Zoé a été mis en examen pour escroquerie
LE MONDE | 14.02.08 | 14h53 • Mis à jour le 14.02.08 | 14h53
Après Alain Péligat, Emilie Lelouch et Philippe van Winkerlberg, Eric Breteau, président de L'Arche de Zoé, a été, à son tour, mis en examen, mercredi 13 février, pour "aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France" et "escroquerie".
M. Breteau purge, avec cinq autres comparses, une peine de huit années d'emprisonnement, à la suite de sa condamnation, le 26 décembre 2007, à N'Djamena, à huit ans de travaux forcés pour "tentative d'enlèvements de 103 enfants". Il est aussi poursuivi pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption" dans le volet français du dossier instruit par les juges parisiens Yann Daurelle et Martine Vezant.
Des six membres de l'association, M. Breteau était le seul à ne pas avoir été entendu par la justice française, en raison de son état de santé. Affaibli par une grève de la faim qu'il a interrompue, il a été extrait de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), mardi 12 février, et présenté aux juges le lendemain, à l'issue de sa garde à vue.
Devant les juges, le fondateur de L'Arche de Zoé a contesté les charges qui pèsent contre lui. Toutefois, "il est satisfait d'avoir pu s'expliquer avec la justice française", a indiqué son avocate Me Céline Lorenzon.
Pendant les trois heures qu'a duré son audition, M. Breteau a rappelé aux deux juges les conditions dans lesquelles il avait conçu son entreprise. "Il a fait état de la manière dont le projet a été monté et a répété ce qu'il a toujours dit : il n'a jamais cherché à dissimuler quoique ce soit aux autorités françaises", a déclaré au Monde Me Lorenzon. Selon son client, les services français connaissaient parfaitement son action et les buts qu'il s'était fixés.
SIX DEMANDES DE GRÂCE
En marge de cette procédure purement française, les six condamnés de L'Arche de Zoé attendent que le président tchadien, Idriss Déby, statue sur leur sort. Lui seul a le pouvoir de lever les peines qui ont été prononcées par la cour criminelle de N'Djamena.
Depuis le début de la semaine, M. Déby a entre ses mains les six demandes de grâce formulées par les avocats. Adressées dans un premier temps à Me Jean-Bernard Padaré, le conseil tchadien des six accusés, qui devait les faire parvenir aux autorités, elles ont été finalement déposées à l'Elysée, qui s'est chargé de les transmettre par la voie diplomatique au président tchadien. Interrogé sur Europe 1, le 7 février, celui-ci s'était dit "prêt à pardonner".
Yves Bordenave
Article paru dans l'édition du 15.02.08.