Plusieurs médias étaient présents pendant l’opération ainsi qu’à l’arrivée pour pouvoir témoigner de cette opération destinée à sauver des enfants orphelins du Darfour.
Cette volonté de transparence, tant vis-à-vis des services d’immigration Tchadiens et Français que vis-à-vis des médias, ne constitue pas la moindre infraction et dément formellement les rumeurs d’opération "clandestine" ou de "trafic ".
N’ayant pas "enlevé" ou "tenté d’enlever " des enfants de leur communauté ou de leur famille puisque ceux-ci nous ont été amenés et confiés par des chefs de village attestant de leur état d’orphelin de père et de mère et de leur origine soudanaise ;
N’ayant agi que par la volonté de sauver des enfants orphelins du Darfour conformément à la convention de Genève de 1951 qui le prévoit et le permet ;
N’ayant commis aucune infraction vis-à-vis des autorités Tchadiennes et des règles de circulation et d’immigration ;
N’ayant commis aucune infraction dans l’organisation et la réalisation de notre opération humanitaire destinée à sauver des enfants orphelins de l’enfer du Darfour ;
N’ayant pas failli dans notre mission d’accueil, d’hébergement et de soins des enfants orphelins de l’enfer du Darfour ;
N’ayant de toute façon évacué aucun enfant vers la France puisque l’opération d’EVASAN n’a pas eu lieu ;
N’ayant jamais eu l’intention malveillante ;
N’ayant jamais porté de tort ou de préjudice à quiconque ;
Nous contestons formellement toutes accusations "d’enlèvement", de "trafic", d’opération "clandestine", d’opération "illégale", de "pédophilie", de "trafic d’organes" et autres rumeurs calomnieuses sans aucun fondement et sans aucune preuve de la moindre infraction et du moindre délit !
Nous contestons et démentons point par point chacune des rumeurs ayant entrainé et alimenté cette mascarade politico-médiatique destinée à mobiliser l’opinion publique contre nous et à égarer la justice dans sa recherche de la manifestation de la vérité.
Nous contestons la rumeur "d’enlèvement d’enfants Tchadiens" d’une part nous n’avons pas "enlevé" ou "tenté d’enlever" des enfants et que d’autre part aucune preuve formelle ne contredit aujourd’hui les chefs de village qui ont attesté que ces 103 enfants étaient des orphelins de la guerre du Darfour.
Certains enfants ayant déjà franchis la frontière du Tchad après l’attaque de leur village du Darfour, parfois depuis plusieurs années, sont aujourd’hui présentés, à tort, comme des enfants Tchadiens car étant déjà sur le sol Tchadien au moment où ils nous ont été confiés par les chefs de village. En réalité, ils sont et demeurent d’origine et de nationalité soudanaise et demeurent des orphelins de la guerre au Darfour.
A ce titre, ils peuvent tout à fait prétendre au droit d’asile en France selon les termes de la convention de Genève de 1951, ce qui n’est pas le cas des enfants Tchadiens qui, eux, ne sont pas persécutés par leur pays.
Nous contestons la rumeur d’une "opération clandestine qui aurait eu lieu à 4 heures du matin pour échapper aux autorités" alors que d’une part cette opération était suffisamment présentée aux autorités françaises et aux médias pour ne pas être considérée comme "clandestine", et que d’autre part à 4 heures du matin le 25-10-2007 la ville d’Abéché était placée sous un couvre-feu qui interdisait toute circulation. Notre opération d’évacuation aérienne était prévue le matin, en plein jour, après l’heure de fin de couvre-feu, pour d’abord avoir le temps d’effectuer les formalités d’immigration et ensuite, permettre le décollage de l’avion avant les heures chaudes de la journée car un avion gros porteur à Abéché doit respecter certaines contraintes de pression atmosphérique.
L’avion Boeing 757 est arrivé à Abéché à 7h30, en plein jour et à la vue de tous, et devait selon le plan de vol redécoller à 10h. On ne peut imaginer un seul instant une opération "secrète" et "clandestine" avec un avion gros porteur qui se pose en plein jour sur l’aéroport très surveillé d’Abéché !
Il faut par ailleurs préciser qu’une EVASAN aérienne ne peut constituer un moyen de transport "clandestin" compte tenu des autorisations préalables nécessaires et des contrôles des douanes et des services de l’immigration à l’embarquement et au débarquement. La théorie de l’opération aérienne "clandestine" ne résiste à aucune analyse !
Nous contestons la rumeur d’avoir "masqué la passerelle pour cacher les enfants" alors que nous avons préparé, à la demande de l’affréteur de l’avion, une passerelle d’embarquement d’une hauteur de 3m84 car l’aéroport d’Abéché ne disposait pas d’un tel équipement pour un avion gros porteur. Cette passerelle a été équipée de protections latérales anti-chutte (Garde-fou) comme n’importe quelle autre passerelle au monde. Ces protections latérales étaient d’une hauteur de 80 cm et n’aurait donc pas masqué des enfants qui mesurent 75 cm et 1,40 m pour les plus grands. Enfin, l’avion stationné sur le parking ouest de l’aéroport d’Abéché ne se trouvait qu’à quelques dizaines de mètres d’un poste de l’armée Tchadienne et à 50 m de la base militaire française ce qui ne permet pas d’imaginer un embarquement "caché" en plein jour et à la vue de tous.
Nous contestons la rumeur d’une "fuite clandestine de nuit pour échapper aux parents à qui nous aurions prétendu n’accueillir les enfants dans nos centres que pour quelques semaines" alors que d’une part il n’y a jamais eu de "fuite clandestine" comme expliqué ci-dessus, que d’autre part l’opération a eu lieu de jour et qu’enfin nous n’avons jamais rien déclaré ni même seulement rencontré ces soit disant parents puisque ce sont uniquement des chefs de village qui nous ont amenés et confiés définitivement ces enfants comme le confirme les témoignages et les enregistrements vidéo diffusés par les TV.
Nous contestons la rumeur de "trous dans les murs des maisons pour fuir clandestinement" alors que d’une part il n’y a jamais eu de "fuite clandestine" comme démontré plus haut, et que d’autre part notre base d’Abéché était constituée de 3 maisons mitoyennes pour lesquelles nous avions demandé aux propriétaires de réaliser de larges ouvertures d’un mètre au moins sur les murs des jardins pour permettre une libre circulation entre les maisons.
Nous contestons les rumeurs de "maltraitance " des enfants, de "fausses maladies" ou de "faux pansements" dans le but d’évacuer clandestinement ces enfants.
Les enfants eux-mêmes mais aussi l’ensemble de nos 140 employés Tchadiens peuvent témoigner des soins et de l’affection donnés à l’ensemble des enfants que nous avons accueilli. Une équipe médicale composée de 5 médecins et de 8 infirmières s’est relayée pour assurer une prise en charge optimale des enfants et leur prodiguer les soins adaptés. Plus du tiers des enfants accueillis ont reçu des soins pour des pathologies plus ou moins graves (hépatite B, hépatomégalie, crises de paludisme, leishmaniose, bilharziose, diarrhées résistantes, anémie profonde, etc…) et nombre d’entre eux auraient nécessité des compléments d’examens ou de soins à l’arrivée en France. Enfin, tous présentaient un état de dénutrition plus ou moins important révélant une vie dans des conditions précaires avant l’arrivée dans nos centres.
Si certains soins ont nécessité la pose régulière de pansements ou de bandages, d’autres soins placebo ou bandages vides ont permis de dédramatiser la prise en charge médicale pour ces enfants peu habitués aux soins et ont également permis de ne pas les effrayer lors de l’opération d’EVASAN qui les a finalement amusé.
Dans tous les cas, nos personnels soignants, Français et Tchadiens, ont assuré une prise en charge formidable des enfants et considèrent ces rumeurs plus qu’insultantes sans pour autant constituer la moindre infraction ou le moindre délit.
Nous contestons les propos du Colonel MAHAMAT, de l’Armée Nationale Tchadienne basée à Abéché, qui a déclaré "nous avoir confié des enfants Tchadiens de Tiné pour seulement deux semaines" alors que les enregistrements vidéo démontrent formellement qu’il nous a présenté les enfants à notre base d’Abéché, en présence du chef de village de Tiné, en certifiant qu’ils s’agissaient bien d’enfants orphelins du Darfour qu’il avait lui-même été cherché à Tiné-Soudan.
Lors de l’instruction judiciaire et des confrontations, les représentants de Tiné-Tchad, le maire, le secrétaire général et le sous-préfet, ont tous confirmé que le Colonel Mahamat était venu les voir en notre nom à la recherche d’enfants orphelins réfugiés du Darfour.
Nous sommes extrêmement surpris que le Colonel MAHAMAT, qui est la personne qui a été chercher les enfants dans leur communauté de Tiné, ne soit pas sommé par la justice de s’expliquer sur l’origine des enfants qu’il nous a confié ainsi que sur ses déclarations contradictoires. Il est lui aujourd’hui en totale liberté alors que tant de gens moins impliqués que lui dans cette affaire sont inculpés et incarcérés sur la simple base de rumeurs sans fondement et sans preuve et sur les propos contradictoires et contestés du Colonel MAHMAT.
Nous contestons les rumeurs d’avoir escroqué nos fournisseurs alors que nous avons toujours mis un point d’honneur à payer en temps et en heure nos personnels et nos fournisseurs, et alors que notre coordinateur général Tchadien, Mr HASSAN ADOUM a reçu près de 20 millions de Francs CFA pour régler les factures en suspend et qu’il a visiblement gardé ces sommes pour lui-même en semblant bénéficier d’une certaine bienveillance ou protection des autorités. En effet, ses propos contradictoires ont été contestés par tous lors de la confrontation devant la justice mais il est ressorti libre quand tous les autres ont été inculpés et incarcérés !??
Nous contestons les rumeurs "d’enrichissement" ou "d’activités lucratives " des humanitaires français alors qu’ils sont tous intervenus à 100% bénévolement et sur leur temps de congé professionnel sans solde !
Nous contestons les rumeurs de "trafic" qui induisent une notion de profit, d’achat et de revente alors que nous n’avons jamais "volé" ou "acheté" d’enfant ni versé une quelconque compensation pour accueillir les enfants orphelins du Darfour.
Il n’y a jamais eu de "revente" ou de profit puisque les seules ressources de notre organisation sont basées sur les dons collectés par le réseau des familles d’accueil avant l’opération. Les dons effectués de manière libre, volontaire et désintéressée ont permis de financer les frais de cette opération de sauvetage et ne constitue en rien une infraction ou un délit.
Nous contestons la rumeur d’une "précédente évacuation de 74 enfants du Tchad vers le France", enfants qui auraient ensuite voyagé en train de Paris à Mourmelon, près de Vatry. Cette rumeur est basée sur un billet de train de l’un de nos membre, billet qui porte la place N°74 et qui est honteusement colporté comme un billet de train pour 74 enfants…
Par ailleurs, il n’y a jamais eu d’opération précédente et aucun enfant Tchadien ou Soudanais n’a à ce jour été évacué vers la France.
A la lumière de tous ces éléments, nous dénonçons cette cabale politique et médiatique, faite de rumeurs et de calomnies sans aucune preuve, visant à manipuler l’opinion publique contre des "blancs voleurs d’enfants" alors que les humanitaires français n’avaient pour seule intention que de sauver des enfants orphelins de la guerre qui décime la population du Darfour.
A la lumière de l’instruction judicaire, les faits, les temoignages, les enregistrements vidéo ainsi que les confrontations démontrent qu’il n’y a pas eu d"’enlèvement " ou de "tentative d’enlèvement" de la part de notre organisation qui a été accablée et humiliée par cette procédure engagée à notre encontre sans aucun fondement et sans aucune preuve.
Nous gardons l’espoir d’une justice équitable, impartiale et indépendante pour mettre fin à ces accusations mensongères et pour nous rendre notre liberté et notre dignité en déclarant que vouloir sauver des enfants de l’enfer du Darfour n’est pas un délit mais au contraire un geste d’humanité !
NB : Pour faciliter la lecture, la saisie de l’original manuscrit a été faite par Tchadactuel.
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