jeudi 17 janvier 2008
Interrogée sur Rfi, Mme Delphine Kemneloum Djiraïbé a exprimé son regret de ne voir cette affaire aller jusqu’au bout. On se demande bien ce que Delphine attend de plus. Elle oublie sous quelle magistère vivent les Tchadiens et surtout que ce dossier est une véritable patate chaude entre les mains de son cher président Idriss Deby.
L’affaire Arche de Zoé a été un des tristes évènements que le Tchad ait connu en cette fin de l’année 2007. L’Afrique toute entière a été choquée et a réagi énergiquement face à cet acte ignoble semblable à celui de la traite des noirs par les Européens.
Rappelons que l’organisation Arche de Zoé, devenue Children Rescue pour la circonstance, a essayé d’enlever 103 enfants en majorité tchadiens pour les conduire en France où des familles avaient déjà versé des sommes faramineuses pour commander le « colis » précieux.
A l’heure du visa biométrique et des tests Adn, comment une organisation, à vocation humanitaire soit-elle, aurait pensé qu’une telle opération pourrait se passer sans que personne ne bouge le petit doigt. Les Tchadiens dans leur majorité écrasante ont été écœurés par cette manœuvre politico-humanitaire, très médiatisée du reste, et n’ont pas manqué de l’exprimer sous différentes formes.
Le pouvoir Mps a même, pour des rares fois en 17 ans de « démocratie », autorisé des manifestations qui ont très vite débordé tant le peuple regorge des frustrations et a envi de se défouler. L’Ambassade française, l’école Jean de la Fontaine et quelques véhicules appartenant à des expatriés européens ont été la cible de projectiles des N’djaménois.
Dans cette affaire, la Justice tchadienne a été grande. On ne peut pas lui demander plus face à cette démocratie criminelle au pouvoir. Les Magistrats ont joué leurs partitions et le peuple tchadien et africain a salué le travail accompli. 8 ans de prison ferme et une amende de 4,12 milliards de francs Cfa comme condamnation est un verdict acceptable pour une opération avortée.
Interrogée sur Rfi, Mme Delphine Kemneloum Djiraïbé a exprimé son regret de ne voir cette affaire aller jusqu’au bout. On se demande bien ce que Delphine attend de plus. Elle oublie sous quelle magistère vivent les Tchadiens et surtout que ce dossier est une véritable patate chaude entre les mains de son cher président Idriss Deby. Ce dernier, dit-on, n’est en bonne odeur de sainteté avec son mentor le Colonel Khadafi, ne pourrait cracher sur le soutien militaire déterminant que lui apporte Nicolas Sarkozy face aux menaces de la rébellion.
Aujourd’hui, les condamnés sont en prison en France et tant mieux, pas de risque d’infarctus ! En plus, leur peine sera certainement alourdie car leurs compatriotes les poursuivent pour escroquerie et abus de confiance, déjà 17 plaintes.
Delphine Kemneloum Djiraïbé que nous n’avons pas suffisamment entendue durant cette affaire Arche de Zoé devrait se faire toute petite. Il en va de sa survie car les visas et autres fonds qui lui permettent de se remplir gracieusement les poches sont bien européens. Sinon, Delphine devrait monter sur son âne et aller chercher pour ses enfants les dommages et intérêts qui s’élèvent à plusieurs milliards de francs Cfa. On peut toujours rêver !
Mahamat Abakar